Après des études supérieures de mathématiques, Samia Alatout travaille comme directrice adjointe de banque. Elle écrit dans divers journaux arabes tels que la revue Taiki, spécialisée en littérature féminine. Après un premier recueil de textes paru en 1986, suivront Tuqūs unthá (« rituels d’une femme », 1990), Tarbūsh Mūzārt (« Tarbush Mozart », 1998), Sirwāl al-fitnah (« le pantalon de la tentation », 2002), Qāriʻ al-ajrās (« le sonneur des cloches », 2008). Les héroïnes de ses romans sont souvent des femmes qui constatent la défaite de leur vie face à la société patriarcale. L’auteure montre une société masculine fermée, étouffant le moi féminin assoiffé de liberté et œuvrant pour l’acquérir. Tarbūsh Mūzārt met ainsi en scène des personnages féminins hantés par la peur, la perte et le dépaysement, mais qui, cependant, gardent une vision positive de l’autre. L’univers de la romancière oscille entre espaces d’amour et de haine, liberté et esclavage, vérité et mensonges qui entachent les relations entre hommes et femmes, le tout empreint de touches gracieuses à travers un style concis et dense. Elle représente l’une des voix féministes les plus importantes de l’histoire littéraire de la Jordanie.
Jamal AL-SHALABI