Fille de Waldo Álvarez Insúa, fondateur du journal
El Eco de Galicia (« l’écho de la Galice ») à La Havane, et sœur du journaliste et romancier Alberto Insúa, Sara Insúa appartient, avec, entre autres, Zenobia Camprubí*,
Federica Montseny*, Victoria Kent (1898-1987) et
Rosa Chacel*, à la génération des écrivaines qui, après la Première Guerre mondiale, participent à des mouvements d’avant-garde et conquièrent des droits fondamentaux pour les femmes. Parmi ses contributions dans différentes publications périodiques, on remarque sa participation à l’hebdomadaire
Mujer, fondé en 1931 par Santiago Camarasa, qui compte parmi ses collaboratrices des intellectuelles telles que Carmen de Burgos (1867-1932) et
Concha Espina*. Malgré sa durée de vie éphémère, cette revue fut un important moyen d’expression pour ces femmes qui y proclament leurs espoirs républicains en revendiquant le droit de vote. S. Insúa est l’auteure de quelques comédies sentimentales, dont la plus célèbre,
La domadora (« la dompteuse »), écrite en collaboration avec son frère, est représentée en 1924. Mais son prestige littéraire est surtout dû au genre narratif. Entre 1920 et 1930, elle publie régulièrement de brefs récits dans la rubrique
Cuentos españoles du journal madrilène
La Voz. Elle trouve dans le roman la voie idéale pour exprimer, au moyen de la fiction, les aspirations féminines bridées par la réalité sociale.
Felisa salva su casa (« Felisa sauve sa maison », 1925),
La mujer que defendió su felicidad (« la femme qui défendit son bonheur », 1927),
Muy siglo XX (« très
XXe siècle », 1927),
La dura verdad (« la dure vérité », 1928) et
Salomé de hoy (« Salomé d’aujourd’hui », 1929) comptent parmi ses titres les plus significatifs. Elle a traduit plusieurs romans français, parfois sous le pseudonyme de Próspero Miranda.
María Teresa LOZANO SAMPEDRO