C’est par une recherche sur les Sherpa de l’Himalaya (Népal) que Sherry Beth Ortner débute sa carrière, publiant plusieurs livres sur leur religion, leur organisation politique et leurs rapports avec les sociétés occidentales à travers l’impact de l’alpinisme sur leur économie. Son ouvrage
Life and Death on Mount Everest, Sherpas and Himalayan Mountaineering (1999)
condense ses réflexions sur les processus de changement dans cette société où masculinité et féminité ont été reconfigurées au contact des alpinistes.
Is female to Male as Nature is to Culture (1974) est un texte classique de l’anthropologie féministe. Influencée par le structuralisme, S. B. Ortner analyse la signification, les structures de pouvoir et le poids de la dualité masculin-féminin. Dans la même optique, un recueil codirigé avec Harriet Whitehead évoque la notion de prestige comme élément central de compréhension des relations entre les sexes dans différentes sociétés. L’article
Theory of Anthropology Since the Sixties (1984), texte de référence pour l’anthropologie contemporaine, propose une analyse des questions épistémologiques auxquelles la discipline était confrontée dans les années 1960-1980 et une réflexion sur la théorie de la pratique. Elle reprend ce thème dans son ouvrage
Anthropology and Social Theory (2006). S. B. Ortner tourne ensuite son regard d’anthropologue sur la société nord-américaine.
New Jersey Dreaming, Capital, Culture and the Class of’58 (2003) étudie le processus d’ascension sociale des baby-boomeurs à la lumière des catégories de génération, classe sociale et groupes ethniques. À partir de cette recherche sur les élites, elle entame de nouveaux travaux sur la production cinématographique indépendante à Hollywood. Elle est actuellement professeure d’anthropologie à l’université de Californie à Los Angeles (Ucla).
Miriam GROSSI et Fátima WEISS