Formée dans la seconde partie des années 1970 à l’École d’arts appliqués de Bâle, puis à l’École supérieure d’art visuel de Genève, Silvia Bächli est marquée par le foyer artistique très fertile que constitue Bâle à la fin des années 1970 et pendant les années 1980 autour du musée d’Art contemporain et de la Kunsthalle. Elle participe en 1981 à la création de l’espace alternatif et nomade Filiale Basel. Dans ses dessins, S. Bächli semble vouloir explorer jusqu’à épuisement le monde, comprendre le fonctionnement de toute chose et établir, dans cette recherche, un certain ordre. Elle semble se désintéresser des vues d’ensemble pour n’attacher d’importance qu’aux détails, aux interstices et à la fragmentation, au reflet ou à l’ombre des choses. Elle se prend pour point de départ, elle, son corps, sa vie, son histoire, son entourage. Elle utilise comme support des feuilles de papier blanc, qu’elle travaille à l’encre de Chine, au fusain, au pastel gras et à la gouache dans une palette qui va du gris pâle au noir profond. Depuis peu, elle fait aussi appel à la couleur et à la photographie. Elle réalise aussi bien des dessins isolés que des installations murales pouvant compter jusqu’à une cinquantaine de dessins, et dans lesquelles l’espace même fait partie intégrante du champ pictural. S. Bächli est fascinée par la Scandinavie, en particulier l’Islande où elle a séjourné à plusieurs reprises en compagnie d’Eric Hattan avec lequel elle réalise parfois des expositions. Depuis 1993, elle enseigne à l’Académie des beaux-arts de Karlsruhe en Allemagne. Elle a reçu de nombreux prix, parmi lesquels le prix Montres Breguet d’art contemporain (1991), le prix Meret-Oppenheim (2003) et le prix de dessin contemporain de la Fondation d’art contemporain Daniel et Florence Guerlain (2007). Après de nombreuses expositions en Suisse et en Allemagne, son travail est plus globalement reconnu à partir du milieu des années 1990. Elle a exposé dans plusieurs institutions internationales et ses œuvres sont présentes dans plusieurs collections publiques françaises. En 2009, elle occupe le pavillon suisse de la Biennale de Venise.
Jonas STORSVE
Consultez cet article illustré sur le site d’Archives of Women Artists, Research and Exhibitions