Dès la fin du XVIIIe siècle, les femmes de Russie se sont illustrées dans les théâtres de serfs organisés par les nobles dans leurs propriétés. Ainsi, Praskovia Jemtchougova (1768-1803), paysanne élevée dans la maison des comtes Cheremetiev, devient la première actrice et chanteuse lyrique de leur théâtre à Kouskovo, avant de recevoir sa liberté en 1798. Entre humiliations et gloire, sa vie d’actrice et de femme révèle les particularités de la situation des comédiennes en Russie où elles sont à la fois abaissées et adulées. Les plus grands poètes et écrivains russes leur ont consacré poèmes et essais. C’est dire l’importance de la place qu’elles tiennent dans la vie culturelle russe. Les auteurs de théâtre – Ostrovski (Innocents coupables), Tchekhov (La Mouette) – écrivent des rôles destinés à des comédiennes précises et leur confient des personnages forts.La première actrice de l’école réaliste russe, Ekaterina Semionova (1786-1849), est issue d’une famille...
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