Fille d’un pasteur, Wendela Hebbe grandit dans une paroisse de campagne où elle reçoit une éducation solide sous la direction de son père. Esaias Tegnér, le célèbre poète et évêque du diocèse, joue également un grand rôle dans son développement intellectuel et personnel. Son mari, Clément Hebbe, ayant fait faillite et commis des faux, s’enfuit en 1839 aux États-Unis pour éviter la prison. Pour subvenir aux besoins de ses trois filles, elle devient professeure de langue et de musique et se met à écrire. Son premier roman, Arabella, publié en 1841 sous la signature de Liana, se caractérise par une intrigue compliquée et des sentiments exaltés, dans le style romantique de l’époque. Hedvig (1841) est publié en feuilleton dans Aftonbladet, le premier quotidien moderne en Suède, fondé en 1830 par Lars Johan Hierta. Ce dernier propose à l’écrivaine, en 1841, un poste de responsable du choix de la publication en feuilletons de romans nationaux ou étrangers. Elle traduit elle-même Nicholas Nickleby, de Charles Dickens, et Colomba, de Prosper Mérimée. Elle prend également en charge la critique littéraire, musicale et théâtrale. Entre 1843 et 1858, quatre romans de sa plume sont publiés en feuilleton dans Aftonbladet, notamment Brudarne (« les mariées », 1846). Journaliste engagée, W. Hebbe écrit aussi des reportages sur les plus défavorisés de la société : En fattig familj (« une famille pauvre », 1854), par exemple. Son intérêt pour les contes anciens l’amène à rédiger et à publier des recueils de contes, de 1870 à 1880. Citons I skogen (« dans la forêt », 1871). Accompagnant sa fille Signe dans sa carrière de chanteuse d’opéra, elle séjourne à plusieurs reprises à Paris et à Berlin. Elle est considérée comme la première femme journaliste professionnelle en Suède. C’est dans son ancienne maison, transformée en musée, que le prix Wendela a été attribué pour la première fois en 2008 pour récompenser le meilleur reportage social de la presse imprimée.
Mona HESSEL-PARENT