Diplômée de l’Université nationale de Séoul, Yi Chinmyông fait ses débuts en poésie en 1990, avec huit poèmes dont Chônyôgûl wihayo (« pour le soir »). Pour elle, la poésie est la valeur suprême, et la vie même ; l’acte d’écrire transcende et justifie tout. « Je vis, je vivrai jusqu’à ce que je meure, et jusqu’à ce que je meure j’écrirai et je publierai de la poésie. » Cette prise de position radicale ne conduit pas à la métaphysique, mais à l’observation des éléments microscopiques de la vie quotidienne. Si écrire est un acte vital, vivre sa vie est un acte poétique. Les objets de ménage, un mouchoir, le premier baiser, le temps qui passe pour ne pas revenir, un courriel, un oiseau, des mots, l’école, la mort, les matériaux de base d’une vie sont innombrables, inépuisables, et tous susceptibles de provoquer des sentiments extrêmes, la tristesse, le malheur. Ces angoisses sont aussi des étapes de réflexion, et la mort elle-même, terreur suprême, peut être envisagée comme repos. Parmi ses recueils de poèmes, citons : Pame yonsôranûnmarûl tûrôtta (« la nuit j’entends le mot angoisse », 1992) ; Chibe toragal naljjarûl seôboda (« je compte les jours jusqu’à mon retour chez moi », 1994) ; Tan han saram (« l’homme seul », 2004) ; et Saewôjin saram (« l’homme debout », 2008).
QING TAI