Figure importante de la société afghane, directrice d’école et mère de six enfants, Zakia Zaki devient directrice de Sada-e-Suhl (« radio de la paix ») après la chute des talibans en 2001. Gérée par des femmes, cette radio communautaire est pourtant ouverte aux hommes. Unique station indépendante de la province de Parwân, région rurale du nord de Kaboul dépourvue de téléphone et d’accès aux médias, Sada-e-Suhl est le seul lien de la population, illettrée à 70 %, avec le monde extérieur. Elle voit le jour grâce au soutien du commandant Ahmad Shah Massoud et de différentes entités telles que le journal Internews Afghanistan ou l’ONG Aide médicale internationale (Ami). La plupart des émissions sont consacrées aux droits de l’homme et à l’éducation. L’équipe, composée de nombreux volontaires, est victime de harcèlements, mais Z. Zaki souhaite faire de sa radio une maison communautaire où chacun s’exprime librement. Elle critique ouvertement les chefs de guerre talibans et reçoit régulièrement des menaces de mort. Les chefs locaux lui interdisent d’interviewer des femmes dans la rue, et, en 2007, elle est assassinée.
Audrey CANSOT