La famille de Sylvina Boissonnas part vivre aux États-Unis lorsqu’elle a 3 ans. Elle a 17 ans lorsqu’elle revient en France. Avec le mouvement de Mai 1968, elle donne à sa vie une orientation politique et créative. Entre 1968 et 1970, elle participe au mouvement de cinéma expérimental, réalise un film et crée Zanzibar qui produit de jeunes réalisateurs. Elle rejoint en 1970 le groupe mao-spontanéiste Vive la révolution, qu’elle quitte rapidement, avec nombre d’autres militantes, pour le Mouvement de libération des femmes*. Là, elle rencontre le groupe Psychanalyse et Politique* et s’engage aux côtés d’Antoinette Fouque*. Elle participe activement à la création des éditions des femmes* et à leur développement. Elle effectue de nombreuses missions de solidarité, parfois risquées, en Espagne franquiste, en Algérie, en URSS et en Chine, à Zagreb après la guerre en ex-Yougoslavie. À Téhéran, le 8 mars 1979, avec une équipe du MLF, elle coréalise le seul documentaire existant sur la première manifestation contre la théocratie de Khomeiny, organisée par des femmes iraniennes. Devenue en 1995 architecte en Italie, où elle vit et exerce son activité, elle représente l’Alliance des femmes pour la démocratie, au sein de la délégation française, lors des conférences des Nations unies sur l’Habitat de 1996 et de 2001. Elle coanime des séminaires et des rencontres Psychanalyse et Politique, notamment en 2006 à l’université Paris 8. Elle codirige en 2004 un livre-album, Mémoire de femmes, sur trente ans d’édition des femmes, et est l’une des responsables du collectif qui a réalisé Génération MLF 1968-2008. Depuis 2007, elle est impliquée dans l’accueil par la Galerie des femmes* d’artistes de premier plan.
Jacqueline PICOT