Née en Corse, Élisabeth Nicoli fait des études de droit à Rouen. Elle y rencontre, en 1977, le groupe local « Psychanalyse et politique* » du MLF* puis fait la connaissance de celles qui préparent à Paris le premier numéro de la mensuelle Des femmes en mouvements*. Antoinette Fouque* lui propose immédiatement de préparer un numéro spécial sur la Corse. Elle prend en charge la rubrique juridique du journal. Devenue avocate, elle met son goût pour le droit politique et la création juridique au service des femmes. Elle défend l’indépendance du MLF contre les attaques et les récupérations, tient à partir de 1980, avec Françoise Lalanne, et d’autres avocates une permanence juridique gratuite. Elle contribue en 1982 à la création d’un syndicat de femmes (CSDF) que le gouvernement socialiste refuse de reconnaître, travaille en 1989 à l’élaboration d’une loi-cadre contre la misogynie et pour la citoyenneté des femmes, en relation avec Michèle André*, alors secrétaire d’État chargée des Droits des femmes. Elle participe également à la création de l’Alliance des femmes pour la démocratie (AFD), où elle déploie une énergie et une force de conviction exceptionnelles. En 1993, elle corédige une « Déclaration au secrétaire de l’Onu » pour faire reconnaître les viols systématiques en ex-Yougoslavie comme des crimes contre l’humanité (ce qui sera partiellement obtenu) et consacre à cette question, avec Marie-Claude Grumbach* et Jacqueline Sag*, un mémoire de DEA de féminologie à l’université Paris 8 (1995). Lorsqu’A. Fouque est élue au Parlement européen, en 1994, É. Nicoli devient l’une de ses assistantes parlementaires. Elle l’accompagne à Bruxelles et à Strasbourg, mais aussi au Caire et à Pékin à l’occasion des conférences des Nations unies, et à Rangoun pour rencontrer Aung San Suu Kyi*. Elle participe, à partir des années 2000, à de nombreuses publications des éditions des femmes*, co-organise en 2006 un colloque international à la Sorbonne, « Femmes de mouvements, hier, aujourd’hui, pour demain », et, en 2007, un semestre de séminaire à Paris 8 sur l’histoire du MLF.
Anne-Marie PLANEIX