Orpheline très jeune, après des études aux Arts décoratifs puis aux Beaux-Arts, Jacqueline Lamba commence une vie d’artiste indépendante. Elle est décoratrice au grand magasin des Trois Quartiers puis devient danseuse au Coliséum à Pigalle. Elle publie des photographies, des aquarelles et crée des objets surréalistes. En 1934, elle épouse André Breton avec qui elle aura une fille et participe à des expositions à Paris, Londres et New York. En 1938, au cours d’un voyage au Mexique, elle rencontre Frida Kahlo* et c’est le début d’une longue amitié. Au début de la guerre, elle se réfugie auprès de Dora Maar* et de Picasso, puis chez Marie Cuttoli. En 1941, J. Lamba et A. Breton partent aux États-Unis. Peu après, elle se sépare de lui « pour pouvoir peindre », et partage un temps sa vie avec David Hare, peintre et sculpteur et un fils naît de cette union. Elle participe à deux expositions collectives à la galerie Peggy Guggenheim Arts of this Century de New York dont « Exhibition by 31 Women » en 1943. C’est en 1944, à l’occasion de sa première exposition personnelle à la Norlyst Gallery qu’elle publie un Manifeste de peinture. Après son retour en France, elle expose à la galerie Maeght, puis à la galerie Pierre-Lœb. En 1951, elle fréquente Pablo Picasso, Françoise Gilot*, Alberto Giacometti, Claude Cahun*, et s’installe définitivement à Paris. Elle milite en 1966 contre l’installation des missiles atomiques sur le plateau d’Albion, puis contre l’extension du camp militaire du Larzac. Sa dernière exposition, au musée Picasso en 1967, est inaugurée par Yves Bonnefoy. La lumière, le mouvement, la nature sont ses sources d’inspiration, tels Ciels (1974), Fleurs d’eau (1978) et les nombreuses toiles sur le village de Simiane-la-Rotonde dans le Vaucluse où elle s’était installée.
Joëlle GUIMIER
Consultez cet article illustré sur le site d’Archives of Women Artists, Research and Exhibitions